Une aide par des gestes simples

Publié le par Théo

L'enseignant peut, par quelques mesures simples, apporter à l'enfant dyslexique une aide efficace qui lui permettra de mieux apprendre.


» Mesures générales concrètes

en lui donnant un support d'apprentissage (texte, vocabulaire…) écrit de manière claire et lisible (dactylographié et corrigé par l'enseignant)

en lui accordant plus de temps pour accomplir ses travaux, ce qui permettra d'évaluer plus réellement ses capacités

en lui lisant les consignes pour qu'il puisse se concentrer sur la notion testée et ne pas faire des erreurs dues à une mauvaise lecture

en diminuant momentanément la quantité de vocabulaire à apprendre

en l'aidant à organiser son travail, par exemple, en le fractionnant, en réduisant les exigences à l'essentiel pour ne pas le saturer, quitte à réaménager le programme en cours d'année

en utilisant en classe, pour comprendre et mémoriser, des moyens visuels et auditifs, voire kinesthésiques, de manière à faire parvenir l'information au cerveau par plus d'un canal.

» Approche psychologique

en essayant de lui redonner confiance en lui

en mettant en évidence, verbalement ou sous forme de notation spécifique, les plus petits progrès réalisés, afin de rester positif

en valorisant les aptitudes naturelles de l'enfant : dessin, musique, sport, théâtre…

» Collaboration enseignant / parents / thérapeutes (logopédiste, psychologue…)

en organisant une équipe pluridisciplinaire qui communique et collabore régulièrement

en donnant à l'élève la possibilité de suivre une rééducation pendant les heures de cours, l'idéal étant une rééducation au sein de l'établissement.

» Lecture

L'enfant dyslexique ressent souvent une grande gêne à lire à haute voix. Il est souhaitable d'en discuter avec lui et, si tel est son désir, de lui éviter cet exercice ou de ne lui faire lire que des passages qu'il aura préparés.

Lors du choix d'un livre, lui conseiller un ouvrage à sa portée et, pour maintenir son goût pour la lecture, accepter qu'il soit aidé.

Lors d'un exposé ou d'une présentation de livre, conseiller à l'enfant de se faire aider dans sa tâche de lecture (un adulte peut lui lire certaines pages, certains chapitres). De nombreux livres enregistrés sur cassettes sont disponibles dans les Bibliothèques sonores et accessibles aux enfants dyslexiques.

» Grammaire

La dyslexie-dysorthographie entraîne souvent une difficulté à acquérir la terminologie grammaticale et sa signification. Ceci est en lien avec le problème de langage oral auquel l'enfant dyslexique est en général confronté ainsi qu'avec ses problèmes de mémorisation. Il est donc important de s'assurer que les termes grammaticaux ont été intégrés.

L'automatisation des règles de grammaire, ainsi que la gestion et l'application simultanées de plusieurs règles peuvent également poser problème.

 

» Composition, rédaction

L'enfant dyslexique présente souvent une difficulté particulière dans la formulation de ses idées. La concentration simultanée sur le fond, la forme syntaxique et l'orthographe, représente une tâche parfois insurmontable. Lors de la correction, il serait bon de privilégier les idées en leur attribuant plus de points qu'à la forme.

Il est également possible de faire dicter à l'enfant son texte à un adulte qui le transcrit ou de lui proposer l'utilisation d'un dictaphone.

Le recours à l'ordinateur devrait être autorisé, voire même favorisé pour ce type de travaux, ainsi que pour les exposés à préparer à la maison.

» Transcription

Quelques suggestions concernant la dictée et autres productions écrites :

lors d'une dictée préparée, cibler le ou les passages à apprendre (étudier un trop long texte est une tâche insurmontable pour l'enfant dyslexique)

dicter par petites unités (l'enfant dyslexique présente souvent une mémoire auditive immédiate faible, ce qui l'empêche de mémoriser toute la phrase à écrire)

permettre à l'enfant dyslexique l'utilisation d'un guide de relecture (liste de notions à ne pas oublier, telles que : pluriel des noms, accords des adjectifs, accents, homophones grammaticaux…) et lui laisser suffisamment de temps

au moment de la dictée, conseiller à l'enfant de mettre un signe chaque fois qu'il aura un doute, lui évitant ainsi de prendre du retard et lui permettant de relire ces mots en priorité

éviter de faire recopier trop de fois un mot ou un texte dans un but d'apprentissage ; une réflexion sur les erreurs est beaucoup plus constructive (pourquoi ce mot doit-il être au pluriel, où est le sujet… ?)

la prise de notes (écouter et écrire en même temps) est très difficile pour l'enfant dyslexique : mettre à sa disposition un support de cours écrit afin de lui permettre de se concentrer sur la compréhension (un « texte à trous » peut représenter un compromis entre prise de notes et texte intégralement fourni)

» Graphisme

L'enfant dyslexique présente fréquemment des textes mal écrits. Il ne s'agit pas toujours d'un manque de soins, mais de réels problèmes de graphisme (dysgraphie). Il faut donc éviter de faire recopier systématiquement les textes mal écrits.

Demander à l'enfant d'écrire en prenant plus de place favorise parfois l'obtention de textes plus clairs, plus lisibles.

La maîtrise de deux systèmes de lecture et d'écriture (scripte et liée) peut poser des problèmes à l'enfant dyslexique.


» Evaluation

Mettre des commentaires positifs pour contrebalancer le grand nombre de fautes habituel et sélectionner le type d'erreurs à marquer pour éviter que les travaux ne disparaissent sous le rouge des corrections (distinguer les fautes grammaticales, erreurs de conjugaison des fautes d'orthographe).
A l'exception des dictées, il serait opportun d'évaluer les connaissances générales, sans prendre en considération les fautes d'orthographe.
A l'enfant dyslexique gravement atteint, il serait souhaitable d'offrir la possibilité d'être évalué oralement dans les branches où la matière testée n'est pas l'écrit.
Il est préférable de maintenir l'enfant dyslexique dans le circuit scolaire normal, sauf dans les cas de troubles sévères. Les redoublements de classe ne semblent pas être une solution judicieuse pour l'enfant dyslexique.

 

Il est essentiel de veiller à ce que l'étudiant ne perde pas l'estime de soi. Le dyslexique est conscient de ses difficultés et est persuadé d'être « nul ». Il travaille plus que les autres avec tout ce que cela comporte de conséquences : fatigue, sentiment d'inutilité, moquerie de ses pairs et de l'entourage. Ne perdez pas une occasion de le valoriser.

 

» Ordinateur

L'encourager à apprendre à bien maîtriser les outils informatiques et l'autoriser à rendre tous les travaux écrits à l'ordinateur pour résoudre les problèmes de graphie et pour réduire le nombre de fautes d'orthographe et de grammaire.
Il existe des logiciels qui lisent des livres à haute voix, d'autres qui transcrivent directement sous la dictée.

» Polycopiés

Distribuer des polycopiés du cours ou des supports dactylographiés si les étudiants ne disposent pas de manuels suffisamment complets

Lui conseiller de souligner et marquer au stabilo les parties importantes des textes à étudier ou à mémoriser

» Dictionnaire

L'autoriser et l'encourager à se servir d'un mini dictionnaire ou d'un vérificateur d'orthographe aussi souvent que possible. Le dyslexique peut avoir lu ou écrit un mot cent fois et ne plus savoir comment le transcrire.

» Les outils de l'audio-visuel

L'autoriser à se servir d'un enregistreur, car il est extrêmement difficile pour un dyslexique d'écouter et de prendre des notes en même temps.

Lui suggérer l'usage d'un dictaphone s'il peut avoir de l'aide dans son entourage pour la transcription.

L'encourager à se procurer des vidéos pour étudier les ouvrages du programme. Hormis ces supports, nous tenons à rappeler que de nombreux textes sont enregistrés sur cassettes et sont disponibles auprès des Bibliothèques Sonores (destinées au départ pour personnes malvoyantes).

» Evaluation

Essayez de tester les connaissances à l' oral aussi souvent que possible.

Proposer des tests qui font appel à la compréhension et pas uniquement à la mémoire.

Ne pas tenir compte de l'orthographe et de la syntaxe pour les matières autres que le français.

Lui accorder plus de temps pour les tests et les examens pour lui permettre de finir les travaux et montrer son vrai potentiel. Dans certains pays mais aussi dans certains cantons (par ex. Neuchâtel) les enseignants reçoivent des consignes officielles dans ce sens. Si un projet d'architecture est mis en concours, c'est le meilleur projet qui est retenu. Personne ne s'inquiète du temps consacré à la préparation du projet.

Pour les langues vivantes, tenir compte de ses difficultés de mémorisation et éviter de le noter sur les longues liste de vocabulaire.

Il est encourageant de constater que, plus un dyslexique avance dans sa scolarité et arrive à franchir les premières étapes, plus il trouve personnellement des stratégies pour pallier à ses difficultés. Les dyslexiques sont souvent des travailleurs acharnés et leur application porte ses fruits avec le temps. Nous comptons dans le cadre de l'association de nombreux exemples de jeunes qui se trouvaient en grande difficulté à l'école en primaire et au collège et qui ont brillamment réussi leurs études supérieures.

» Apprentissage des langues étrangères

L'apprentissage d'une langue étrangère est source de difficultés spécifiques pour l'enfant dyslexique. L'acquisition d'un deuxième, d'un troisième système de graphème-phonème et l'application de règles grammaticales et syntaxiques différentes, ainsi que l'important travail de mémorisation du vocabulaire demandent une attention soutenue et une nouvelle automatisation, ce qui peut impliquer pour l'enfant les mêmes difficultés que celles rencontrées dans l'apprentissage du français.
Des listes complètes et dactylographiées de vocabulaire, avec traduction, ainsi qu'un répertoire facilement accessible des nouvelles règles à apprendre (besoin de structure) peuvent constituer une aide efficace.


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C
<br /> merci pour ce témoignage !!! je suis moi-même mére d'un enfant dyslexique et essaye de trouver des solutions en + de l'orthophoniste pour aider mon fils !!! je suis moi-même parfois découragée et<br /> triste de voir mon fils dans cette souffrance dont je ne suis pas capable de lui apporter l'aide dont il a besoin !!!<br /> <br /> <br />
Répondre
T
<br /> <br /> Vousu savez parfois il suffit simplement de montrer que vous êtes là. Moi par exemple de part ma différecence je me suis souvent senti seul, rejeté, alors ca fait toujours du bien d'être écouté<br /> et entouré ;)<br /> <br /> <br /> Bonne continuation<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />